Belle, tragique et folle...

1ère période : La Belle Epoque

Nous sommes le 11 novembre 1898, jour de la Saint Martin. Pour beaucoup de métayers landais, le moment est venu de déménager de métairie, parfois de leur propre gré, le plus souvent  « remerciés » par leurs propriétaires.

Ainsi, les Guichemère font leur entrée à  Saugnac et Cambran, à la métairie du Sarrailh. Le chef de famille, Alphonse, son fils Joseph, sa femme Orasie et leurs trois enfants Maurice, Henri et Sidonie sont accueillis par leurs voisins et le propriétaire des lieux, monsieur Labaste.

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Le déménagement terminé, Baptiste, le frère de Joseph, profite de la pause pour lire une lettre envoyée par l’un de leurs amis parti travailler à Paris.

Ce courrier présente la capitale, la vie des parisiens et leurs activités. Découvrons en images, en musique et en action les plus beaux bâtiments de Paris, le quartier Montmartre et ses artistes, le Moulin Rouge et son French Cancan, Emile Zola et l’affaire Dreyfus…

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La Belle Epoque, période faste de progrès technologiques et d’évolution de la société, est aussi l’occasion des grands défis sportifs. Le tour de France n’est pas encore inventé mais nous avons le privilège d’assister à la célèbre course cycliste Bordeaux-Paris…

Les années s’écoulent tranquillement à Saugnac et Cambran, rythmées par les saisons et les traditions locales.

Arrêtons-nous en 1907. C’est jour de tuaille du cochon au Sarrailh. Famille et voisins s’affairent : jambons, saucisses, boudins, ventrèches… Tout est bon dans le cochon et tout le monde l’apprécie !  En particulier le curé du village et l’instituteur qui rendent visite aux Guichemère « par hasard »… Mais la séparation de l’Eglise et de l’Etat est encore dans tous les esprits et les relations entre les deux hommes sont tendues !

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2ème période : La Grande Guerre

Sous le chaud soleil de l’été 1914, les hommes battent le blé et chargent les gerbes de paille sur la charrette. Tout à coup, un tocsin sonne… puis un second… un troisième… L’ordre de mobilisation générale est décrété : c’est la guerre !
A la fois redoutée et attendue, tous sont persuadés qu’il s’agit d’une simple formalité. Quelques jours suffiront pour refouler l’envahisseur allemand derrière ses frontières et ramener l’Alsace et la Lorraine à la France.

Malheureusement, le conflit s’enlise, les armées se neutralisent et s’enterrent : c’est la guerre des tranchées. Entre deux attaques, toujours meurtrières, les soldats attendent. Certains jouent aux cartes, un autre fume la pipe tandis que son compagnon nettoie son fusil. Un dernier tente d’attraper l’un des rats qui grouillent au milieu des Poilus !
Enfin, c’est le moment tant attendu du repas et du courrier, écourté par une violente attaque de l’adversaire.
La contre-offensive ne tarde pas. L’aviation française, partie en reconnaissance signale les points stratégiques à nos artilleurs et les obus pleuvent de part et d’autre avant l’assaut de l’infanterie. La peur au ventre et le courage dans le cœur, les hommes s’élancent….

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A Saugnac et Cambran, la vie continue. Sidonie est devenue institutrice. Nous la retrouvons dans sa classe, contribuant elle aussi à entretenir le patriotisme des civils. Mais dans son for intérieur, elle attend et elle redoute le pire. Elle craint pour Jules son fiancé, pour Maurice et Henri ses frères, pour tous les hommes de la commune partis depuis près de 4 ans déjà. Comme tous, elle tremble lorsque le premier magistrat quitte sa mairie, ceint de son écharpe tricolore, avec à la main le télégramme annonçant la funeste nouvelle qu’il doit porter à la famille…
 
Enfin, après ces longues années de souffrances, d’espoirs déçus et de malheurs, résonne le clairon de l’armistice. Démobilisés, les Poilus retrouvent leurs foyers. Mais rien ne pourra leur faire oublier les horreurs vécues. La municipalité de Saugnac et Cambran fête les survivants et honore ses morts en érigeant un monument en leur souvenir.
 
3ème période : Les Années Folles
 
La vie reprend ses droits et chacun essaie d’oublier la guerre. Sidonie et son fiancé se marient. Famille et voisins se hâtent pour les préparatifs. Tout sera prêt pour le grand jour : la grange nettoyée pour accueillir le repas, les poules farcies, le pastis cuit à point… Un moment bienvenu pour s’amuser et faire la fête tous ensemble ! Mais les générations se suivent et ne se ressemblent pas toujours… La jeunesse de 1920 a des envies de changements ! La mode évolue et les traditions sont bousculées.

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Une tradition reste cependant immuable, le marché de Dax. Venus de toutes les campagnes environnantes, les fermiers et leur bétail, les fermières et leurs productions de volailles, les camelots, les curistes et les citadins se retrouvent sur la place publique. Commerce et petites histoires vont bon train…
 
Pourtant, à Saugnac et Cambran aussi, le monde change : émancipation des femmes, mécanisation des travaux agricoles, remise en cause du statut du métayage… Nos aïeux veulent une vie plus douce que leurs aînés.
 
 
Jules et Sidonie, jeunes mariés, profitent des premiers beaux jours pour faire leur voyage de noces à Biarritz.  La perle de la Côte Basque vit au rythme des soirées mondaines, des belles tenues et des voitures aux chromes rutilants.
Le Casino Bellevue propose ce soir une affiche exceptionnelle. Nouvelles danses et artistes de renom clôturent notre voyage.

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