Les lignes qui suivent sont en partie inspirées de la monographie rédigée par M. Tastet, curé de Saugnac en 1865.

M. Domec nait à Bonnut le 11 mars 1725. Il est élève au collège des Barnabites de Dax. Promu au sacerdoce en 1750, il est envoyé à Ousse avec le titre de vicaire. Bientôt après, il passe de ce vicariat à celui de Dax. En ce temps là, les idées jansénistes ayant fait invasion dans une partie du clergé diocésain, M. Domec, par amour pour la saine doctrine, combat énergiquement les jansénistes autour de lui et se signale par son zèle à cet égard aussi bien que par son intelligence et son instruction. Envoyé au poste de Saugnac, il y rencontre beaucoup de contradictions et de mauvais vouloir (mauvaise volonté) de la part des habitants. Son esprit entreprenant le porte à soulever des questions d’intérêt local où il ne manque pas de difficultés.
Ainsi, il rédige, d’après des copies sur parchemin remontant aux XVIème et XVIIème siècles, les statuts de la Communauté de Saugnac et d’Arzet votés en assemblée générale des capcazaliers, tenue aux « bancs du Pouy » le 19 février 1770.
Pour célébrer la réconciliation de ces deux quartiers, il compose un poème (ou une chanson ?) dont quelques vers sont cités dans les chroniques de la Cité et du diocèse d’Acqs par Dompnier de Sauviac (livre X, page 10) :
 « Lous habitans d’Arzet, de le part de Saugnac,
N’an pas jamais abut un ta hort, ta grand gnac ;
Saugnac dab lous d’Arzet ne héra pas mé qu’un,
Lou glandatge et lous boscqs tout que sera commun. »
Ce qui signifie :
« Les habitants d’Arzet, de la part de Saugnac,
N’ont jamais eu une si forte, si grande querelle ;
Saugnac avec ceux d’Arzet ne sera désormais plus qu’un,
La glandée et les bois, tout sera commun. »

En 1788, il est un des commissaires chargés par la ville de Dax de la recherche des titres pouvant plaider en faveur de la restauration des Etats particuliers dans la sénéchaussée des Lannes pour ne pas être réunis aux Etats Généraux de la provine de Guienne.
En 1789, il est également Syndic (mandataire) du diocèse de Dax. Or, à la fin du mois de mars, lors de l’élection du député du Clergé, avec le curé d’Eyres, Dupoy de Monicane, syndic du diocèse d’Aire, il empêche l’élection des évêques d’Aire (Chahuzac et De Caux), et de celui de Dax (Lequien de Laneuville). A la grande colère de son supérieur, il favorise l’élection de Jean Goze, curé de Gaas qui obtient 122 suffrages sur 208. Il écrira plus tard, d’une plume acide : « le sujet n’était pas propre à cette fonction. Il n’avait aucune connaissance de la Constitution de l’Etat ni des affaires du Clergé ; mais comme je redoutais, moi, cette députation, je dirigeai tout d’abord mes soins vers M. Goze ».
 Le 1er septembre 1790, une délibération de la municipalité de Saugnac et d’Arzet nous apprend que Mr de Borda d’Oro et Mr Domec ont versé à Dax le « don patriotique ». Ceci indique que l’un et l’autre disposent d’au moins 400 livres de rente (ils seraient d’ailleurs les seuls à Saugnac et d’Arzet).
L’importance de ces ressources ne doivent pas surprendre car en tant que curé de la Communauté de Saugnac et d’Arzet et assisté de son marguillier, il gère « dans l’intérêt de l’Eglise », les deux métairies du Macouau et de Bandom qui ont été léguées à l’église de Saugnac par le capitaine Doy,  par testament recueilli le 30 octobre 1599 par le notaire royal de Niort en sa maison de Lassallasse à Candresse.
 Dès l’année 1792, le curé Domec ne semble plus habiter à Saugnac. Sans doute a-t-il refusé de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Le nouveau desservant, le citoyen Sentets de Mimbaste, n’y réside qu’épisodiquement.
 Le citoyen Domec revient à Saugnac le 10 messidor de l’An III (28 juin 1795), « soumis, comme il l’a toujours été, aux lois de la République… ». Mais bien qu’il ait écrit de sa propre main, dans le registre des délibérations du Conseil, le 14 brumaire de l’An IV (4 novembre 1795) « je reconnais que l’universalité des citoyens français est le souverain et je promets soumission et obéissance aux lois de la République », la municipalité lui signifie le 17 qu’il est en état d’arrestation, conformément à un arrêté départemental datant du 15. Il aurait été incarcéré dans le couvent Sainte Claire de Mont de Marsan (couvent des Clarisses) transformé en prison (Depuis 1808, sur décision de Napoléon, ce bâtiment abrite la préfecture des Landes).
 A propos de cette période, le Curé Domec raconte dans ses mémoires : « J’avais en 1795 un excellent vin en bouteilles ; quand nos députés du Comité de Surveillance venaient à Saugnac, mon intelligente domestique Catherine Darjou s’empressait de leur donner de bons dîners et de leur servir à discrétion de mon vieux vin d’Arzet, ce qui leur causait une gaîté extraordinaire ; aussi se retiraient-ils réjouis sans faire aucun mal ni faire aucune recherche ».
Catherine Darjou eut cependant la précaution d’enlever d’abord le magnifique tableau offert en 1786 par Jacques François de Borda d’Oro et valant 600 francs. Elle le détacha du cadre et roula la toile. Elle enleva aussi le tabernacle, les chandeliers et les statues et cacha le tout en lieu sûr. (Bien que les couleurs aient subi les affres du temps, ce tableau est encore visible aujourd’hui dans le chœur de l’église. Il représente un ange tendant la tiare au pape.)
 Libéré, il revient le 27 vendémiaire de l’An VI (18 octobre 1797). Cette fois, il prête serment devant l’agent municipal Lanusse de « haine à la royauté, haine à toute entreprise pour la rétablir, haine à l’anarchie et attachement et fidélité à la République ».
 Le 26 messidor an VIII (15 juillet 1800), devant le maire Jacques Boutges, le curé Domec promet à nouveau d’être fidèle à la constitution « afin de continuer d’exercer le culte catholique qu’il professe ».
 Il gouverne la paroisse de Saugnac jusqu’à sa mort, le 14 mars 1807, à l’âge de 82 ans.